La tête de monsieur Ferron ou les chians

Tirée du Ciel de Québec - l’oeuvre maitresse de Jacques Ferron, l’épopée drôlatique de Victor-Lévy Beaulieu nous entraine, avec toute la truculence qui sied à la pratique du genre satirique, sur les routes impraticables d’un arrière pays québécois dont le subtil docteur nous a révélé dans ses oeuvres (La charette, Historiettes, Cotnoir, L’amélanchier, Le salut de l’Irlande, Les roses sauvages, Le Saint Elias, La chaise du maréchal ferrant, Les confitures de coing) les arcanes traditionnels et où le moindre geste — aussi prosaïque que l’établissement en paroisse d’un village de mécréants — nécessite la mise-en-oeuvre d’un cérémonial aussi pompeux que solennel et digne en tout point de la rencontre historique entre Cortez et Montézuma. 

Odyssée picaro-apostolique de trois rois mages d’occasion qui de par la malice narquoise de l’auteur des Contes du pays incertain, se retrouvent à l’arrivée avec un Messie aussi naturel que peu catholique sur les bras, La tête de monsieur Ferron ou les chians de Victor-Lévy Beaulieu, limite son exploration théâtrale du grand conte ferronnien à la transposition dramatique de ce qui en constitue la trame principale soit la descente aux enfers (traduisez Chiquettes) en limousine des trois éminences ecclésiastiques de l’Archevêché de Québec, Rodrigue, Camille et Cyrille, dans le but évangélisateur de blanchir administrativement la bande de chiens (prononcez chians) des Chiquettes qui, en raison de leurs origines amérindiennes, ne valent pas plus une chique qu’une… chiquette. 

« La tête de monsieur Ferron est un spectacle inoubliable. […] Complice fidèle, amusé et brillant, Victor-Lévy Beaulieu, avec ce spectacle tiré d’une grande oeuvre, rend un hommage admirable au « Docteur admirable ». »
Jean Royer, Le Devoir

« Un texte plein de verve, dru, une justesse de ton et de situations, ainsi que la belle façon dont les personnages sont typés. Et André Brassard s’est embarqué dans cette pièce comme un diable dans l’eau bénite, de sorte que sa mise en scène ne manque ni d’inspiration, ni de trouvailles, et qu’elle porte à merveille le texte de Victor-Lévy Beaulieu. »
Pascale Perrault, Le Journal de Montréal

« Une mise en scène qui table sur un dispositif scénique bien réussi et sur des costumes parfois somptueux. »
Martial Dassylva, La Presse 

« Les comédiens sont vraiment très bons. »
Anne Michaud, Le Pigeon dissident 

« A superior cast. »
Maureen Peterson, The Gazette