une création de Camille Paré-Poirier en codiffusion avec le Centre du Théâtre d'Aujourd'hui
Salle Jean-Claude-Germain
25 avril au 13 mai 2023
+ 6 supplémentaires jusqu'au 18 mai
RÉSUMÉ
Camille a 22 ans quand elle emménage à Montréal. Sa grand-mère Pauline en a 92 quand elle rentre en CHSLD. Chacune vit parallèlement un déracinement, une perte de repères. Poussée par une intuition, Camille enregistre ses visites et collecte les paroles de Pauline. Pendant près de quatre ans, les deux femmes apprivoisent ensemble l’inévitable au rythme des jours, des oublis, de l’effritement et des retrouvailles quotidiennes.
Après un poignant balado intitulé Quelqu’une d’immortelle, Camille Paré-Poirier adapte pour la scène ces échanges entre deux êtres si profondément unis, pierre d’assise d’un réseau de questions et de dialogues entre générations. La créatrice se questionne sur la notion de soin et sur les différentes expériences, parfois contradictoires, de la réalité de proche-aidante. Grâce à ses enregistrements empreints d’une grande complicité, les mots et la voix de Pauline continuent de vivre. Et un matériau documentaire devient ironiquement un outil de fiction.
texte et interprétation Camille Paré-Poirier mise en scène et conseil dramaturgique Nicolas Michon assistance à la mise en scène et régie Marilou Huberdeau scénographie et costumes Camille Barrantes assistance à la scénographie Marianne Lonergan Pilotto éclairages Julie Basse conception sonore et régie son Marie-Frédérique Gravel régie Hélène Rioux codirection de production Delphine Rochefort, Rachel Locas direction technique Romane Bocquet assistance à la direction technique Catherine FasquelleImpermanence, immortalité
C’est avec joie (et beaucoup de fierté!) que je prépare mon entrée en résidence au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui avec le spectacle Je viendrai moins souvent.
J’ai toujours été fascinée par mes relations avec les autres. Amicales, amoureuses, familiales. Comment choisissons-nous les personnes que nous aimerons plus que les autres ? Pauline, si elle n’avait pas été ma grand-mère, aurait probablement été mon amie. Mais parce que 70 ans nous séparaient, notre complicité s’est développée comme un compte à rebours. Une course contre la montre.
Je me suis rapprochée de ma grand-mère à un moment où nos vies se croisaient. J’arrivais à Montréal, alors qu’elle emménageait dans un CHSLD. Notre relation s’inversait, et tout à coup, ce n’était plus elle qui prenait soin de moi, mais moi qui m’occupais d’elle. Ensemble, nous avons fait l’expérience d’une relation à la fois périphérique et très, très intime. Elle m’a vue grandir, et je l’ai vue mourir.
Aimer, c’est accepter l’éventualité d’un deuil. Aujourd’hui, c’est cette tension inévitable au cœur des relations humaines que je tente de mettre en mots. Passer du temps avec une personne atteinte de démence, c’est une expérience solitaire. Et confrontante. Qui était Pauline, quand sa mémoire disparaissait ? Et qui étais-je moi, pour elle, quand elle ne me reconnaissait plus ? Seule sur scène, je souhaite créer une œuvre de théâtre sonore et immersive, où la voix de Pauline devient une sorte de présence absente, à l’image du souvenir de celles et ceux qui nous quittent.
Je vois ces différentes étapes de recherche (le balado, la performance, la pièce de théâtre, etc.) comme des chapitres, des œuvres complémentaires qui se répondent et approfondissent, par le biais de plusieurs médiums, mes réflexions autour du deuil et des liens intergénérationnels.
Il y a quelque chose de magnifiquement insaisissable dans les relations qu’on développe. Et c’est cette impermanence, cette fragilité qui m’amènent à réfléchir à la notion de « soin », un thème qui teinte mon écriture.
Je vous fais part aujourd’hui de ce qui m’anime, de points d’interrogation intérieurs, dans l’espoir qu’ils trouvent écho dans vos propres réflexions, dans ces questions sans réponses qui deviennent des moteurs et nous lient les un·e·s aux autres.
Camille Paré-Poirier
L’absence de la mort
Ça m’arrive de m’ennuyer du temps où je ne connaissais pas la mort. Le deuil serait un mot plus juste. Sans aller jusqu’à dire que la vie était plus facile dans ce temps-là, j’étais quand même plus insouciant. J’éprouve encore une certaine difficulté à changer mes temps de verbes pour parler de mes parents.
On ne nous apprend pas à gérer la mort. « Pour nous protéger », disent les gens qui veulent nous protéger. On ne parle jamais de mort. De ce que ça nous fait, des conséquences du deuil un mois, six mois, un an après la mort de quelqu’un qu’on a aimé. On apprend à parler de tout ça seulement lorsque ça s’approche de nous.
Aucune théorie, direct dans la pratique.
On va à l’hôpital, puis aux funérailles, puis on se couche. On vide la maison, on tombe sur les boîtes de photos, on revisite une vie qui s’est terminée, on s’accroche à des archives, des souvenirs, on rit en racontant des histoires tristes et vice versa.
Pour certains·e·s, la mort commence à frayer son chemin par la voie de la maladie et demande parfois un accompagnement de longue haleine.
La relation de proche-aidance est lourde, mais valorisante aussi.
Malgré son poids, elle donne une sacrée raison d’exister. Et lorsque la mort se passe, on sent une certaine délivrance, puis une culpabilité… pis un jour on se rend compte qu’on y pense moins souvent.
C’est beau de se rappeler quelqu’un qu’on aime. C’est ce que fait notre pièce. Camille nous parle de la relation privilégiée qu’elle a eu avec sa grand-mère Pauline. Une Pauline qui petit à petit se soustrait à elle-même, un soutien qui s’étiole.
Grâce aux archives sonores et extraits de son balado Quelqu’une d’immortelle, Camille nous présente la vie et la mort ordinaires de sa grand-maman. Elle parle de la solidité de leur amitié, de la complicité qui les unit, elle nous partage son deuil qui se poursuit aujourd’hui depuis plus d’un an.
Nicolas Michon
« La scénographie, le jeu de Camille, tellement dépouillés, dans une grande, grande simplicité […] fait encore mieux ressortir la profondeur de sa réflexion sur la vieillesse et le travail des proches-aidants. »
Marie Eykel, invitée à Il restera toujours la culture
« Paré-Poirier, mine de rien, y accomplit beaucoup de choses, qui ne sont pas des moins périlleuses : de façon poignante, elle réussit à rendre justice à l’irréductible singularité d’une femme, tout en ouvrant délicatement la réflexion vers les questions vertigineuses, politiques et existentielles, que suscite la mort. »
Ann Lena Berryman, atuvu.ca
« La créatrice offre un spectacle d’une grande vulnérabilité qui met en lumière la vieillesse, la solitude et le deuil. Une histoire universelle qui touche au cœur, une fenêtre ouverte sur le traitement réservé aux personnes âgées et sur ces relations intergénérationnelles dont on parle trop peu. »
Marc-Antoine Sinibaldi, Nouveau Projet
« Dans un rythme lent à la fois tragique et plein d’espoir, on entend Pauline s’éteindre en même temps de s’illuminer lors de moments de pure lucidité et de beauté. Un manège poignant. »
Gabrielle Deschamps, Passion MTL
« Avec son conseiller dramaturgique et metteur en scène Nicolas Michon, […] Camille Paré-Poirier réussit à trouver le fin équilibre entre les enregistrements de ses conversations avec grand-maman Pauline et ses témoignages en direct. »
Yanik Comeau, Théâtralités
« Le jeu de Camille est impressionnant. Elle est juste, naturelle et captivante. […] Les éclairages sont quant à eux sublimes et permettent de créer différents espaces à la scène. […] Camille est seule à jouer, mais on retrouve tout de même Marie-Frédérique Gravel, technicienne de son, du côté jardin qui a d’ailleurs fait un travail exceptionnel. »
Catherine Fournier, Boucle Magazine
« Un show qui est nécessaire, qui est magnifique. »
Élisabeth Bergeron, Délibération CISM
Album
Publié le 26/04/23Savourez ces très belles images de Je viendrai moins souvent de Camille Paré-Poirier , prises par Valérie Remise ! La pièce, inspirée de quatre ans d’enregistrement d’échanges avec sa grand-mère, a intensément ému le public lors de sa première représentation hier. Venez découvrir le spectacle jusqu’au 13 mai.
Fonds Michelle-Rossignol
Publié le 31/05/23Le public du CTD’A a choisi de décerner à Je viendrai moins souvent de Camille Paré-Poirier son Prix écriture dramatique pour la saison 2022 – 2023 ! Ce prix s’accompagne d’une bourse de création de 10 000$ octroyée par le Fonds de dotation Michelle-Rossignol. (photo : Julie Artacho)
Critiques
Publié le 17/05/23« [Camille] Paré-Poirier, mine de rien, y accomplit beaucoup de choses, qui ne sont pas des moins périlleuses : de façon poignante, elle réussit à rendre justice à l’irréductible singularité d’une femme, tout en ouvrant délicatement la réflexion vers les questions vertigineuses, politiques et existentielles, que suscite la mort. »
Ann Lena Berryman, atuvu.ca
Critiques
Publié le 09/05/23« Le jeu de Camille est impressionnant. Elle est juste, naturelle et captivante. […] Les éclairages sont quant à eux sublimes et permettent de créer différents espaces à la scène. […] Camille est seule à jouer, mais on retrouve tout de même Marie-Frédérique Gravel, technicienne de son, du côté jardin qui a d’ailleurs fait un travail exceptionnel. »
Médias
Publié le 01/05/23René Homier-Roy interroge Camille Paré-Poirier sur son rapport avec sa grand-mère au cours de l’enregistrement de son balado Quelqu’une d’immortelle, sur le point de vue de sa famille quant au projet théâtral qu’il est devenu ainsi que sur son processus artistique.
Médias
Publié le 27/04/23Annabelle Caillou, pour Le Devoir, a rencontré Camille Paré-Poirier pour échanger sur la complémentarité entre le balado Quelqu’une d’immortelle et la pièce Je viendrai moins souvent. « Dans la pièce, je vais plus loin dans ma réflexion sur la perte d’un être cher. Je peux aussi rectifier certaines choses. Le balado se voulait un hommage à ma grand-mère, alors il y a des extraits que je n’ai pas mis, des choses que je n’ai pas dites, j’ai fait des raccourcis. »
Médias
Publié le 24/04/23« C’est une déclaration d’amour ce spectacle-là ». Camille Paré-Poirier a rencontré Emmanuel Martinez, pour le Journal de Montréal et échange avec lui sur sa création Je viendrai moins souvent. Cliquez ici pour lire l’article.
Médias
Publié le 20/04/23Camille Paré-Poirier est venue discuter de son spectacle Je viendrai moins souvent à l’émission du 17 avril, Aux Quotidiens de Canal M, avec Hélène Denis. Pour écouter le passage c’est ici à 1 h 06.
Album
Publié le 12/04/23En mars dernier, l’équipe du spectacle était en création à LA SERRE- arts vivants. La photographe Valérie Remise s’est glissée à une répétition et nous offre des images de ce moment.
Médias
Publié le 11/04/23Camille Paré-Poirier a livré un extrait du spectacle Je viendrai moins souvent à l’émission Il restera toujours la culture. Vous pouvez l’écouter ici.
Fonds Michelle-Rossignol
Publié le 25/10/22Camille Paré-Poirier fait partie des récipiendaires du Fonds Michelle-Rossignol pour la saison 22/23. Elle reçoit une bourse d’écriture pour son texte Je viendrai moins souvent.
Médias
Publié le 23/09/22Camille Paré-Poirier est en résidence d’écriture à Métis-sur-Mer, elle a parlé de son projet Je viendrai moins souvent sur Radio-Canada ! Elle est en sortie de résidence avec l’artiste visuelle Geneviève Marois-Lefebvre, le 25 septembre aux Jardins de Métis !
Nouvelle
Publié le 21/06/22Camille Paré-Poirier a reçu le Prix coup de cœur de LA SERRE pour Quelqu’une, présentée lors du OFFTA. LA SERRE a été bouleversée par la mise en scène très épurée de cette création. Ce prix est offert grâce au soutien des donateur.trice.s et bonifié par l’apport du PuSh International Performing Arts Festival, il permettera à Camille de bénéficier d’une résidence de 2 semaines à LA SERRE — arts vivants en 2022 – 2023.
Album
Publié le 12/06/22Le visage de Camille Paré-Poirier immortalisé par Neil Mota est à l'honneur pour les affiches de la saison 22/23. Seule sur scène, elle porte des archives touchantes et poétiques tirées d'échanges avec sa grand-mère.
Nouvelle
Publié le 29/04/22Résultat de 4 ans d'enregistrements, le balado de Camille Paré-Poirier Quelqu'une d'immortelle est disponible depuis décembre 2021. L'artiste plurdisciplinaire s'est alliée à Transistor média pour cette création mêlant poésie et réflexion sur le deuil et la transmission intergénérationnelle . À écouter!
CTD'A
Publié le 29/04/22Camille Paré-Poirier est en résidence pour deux créations à la salle Jean-Claude-Germain. Comédienne, performeuse et autrice, Camille Paré-Poirier est une artiste pluridisciplinaire pour qui la frontière poreuse entre les médiums est un moteur de création. Artiste engagée, elle entame sa résidence de deux créations à la salle Jean-Claude-Germain avec Je viendrai moins souvent, une adaptant théâtrale de son balado qui aborde les thèmes de la vieillesse, de la démence et du lien intergénérationnel dans un exercice d’archivage de la mémoire humaine !
DURÉE
ACCESSIBILITÉ
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RELATIONS DE PRESSE
PRODUCTION
une création de Camille Paré-Poirier en codiffusion avec le Centre du Théâtre d'Aujourd'hui
Camille Paré-Poirier bénéficie, pour l'écriture de sa pièce Je viendrai moins souvent, d'une résidence à la Maison d’Ariane de Métis-sur-Mer, grâce au soutien du Festival international de jardins des Jardins de Métis et au programme Artistes émergents de la Banque royale du Canada
PARTENAIRE DES ARTISTES EN RÉSIDENCE